La cohérence cardiaque


Elle est un puissant modulateur émotionnel.
Utilisée par le CHRU de Lille dans le traitement du stress et de la dépression, elle est également enseignée aux pilotes de chasse, aux contrôleurs aériens ou aux sportifs. Ses applications vont de l'hygiène émotionnelle au soulagement de troubles physiques ou psychiques. Elle constitue également une première approche de la méditation.
Explications sur un exercice respiratoire tout simple aux effets thérapeutiques impressionnants.


Le cœur : contrairement à ce que la médecine croyait jusqu'à une époque récente, le cœur n'est pas fait pour battre régulièrement. Le pou est la moyenne  d'un rythme en perpétuel changement.

Dans l'état ordinaire, nos pulsations varient de manière chaotique.

En cohérence cardiaque, ces variations deviennent régulières, harmonieuses.


Les émotions en lien avec le coeur




David O'hare, médecin franco-canadien spécialiste de la cohérence cardiaque et directeur pédagogique de l'institut de médecine intégrée de Paris : " A chaque fois que vous inspirez, votre coeur accélère. A chaque fois que vous expirez, il ralentit. En ce moment même, vous régulez l'activité de votre système nerveux autonome."

3 minutes de respiration à un rythme précis provoque une cascade d'événements physiologiques favorables à la santé, et ce pour une durée de trois à six heures.

"le développement des neurosciences remet progressivement le coeur au centre du système nerveux autonome" "Notre cœur participe activement à tous les processus impliquant les émotions et les sentiments. C'est un véritable cerveau ! "
( Dr David O'hare ).

La neuroradiologie nous apprend que toute personne qui maîtrise son rythme respiratoire influence ses émotions.

Par quel mécanisme ?

A chaque situation, pensée ou sensation, le cerveau émotionnel envoie un message d'accélération ou de décélération au coeur par l'intermédiaire du système nerveux autonome. Ce système a en charge toute la partie automatique de notre fonctionnement corporel ( réflexes moteurs ) et le maintien de nos équilibres internes. Il est en partie géré par le cervelet.

Il est composé de deux branches :

-La branche orthosympathique qui accélère le rythme cardiaque et permet l'action, la fuite, le combat;
-La branche parasympathique qui ralentit ce rythme et induit la récupération, la digestion, la cicatrisation.

 



Une régulation émotionnelle


Un exemple tout simple illustre ce fonctionnement. Si le téléphone sonne, le cerveau envoie un message d'activation sous forme hormonale au coeur qui accélère pour permettre de saisir le combiné à temps. A l'inverse, si une pensée relaxante ou même triste se présente, un message d'inactivation est aussitôt envoyé : le coeur ralentit. Cette communication permanente entre coeur et cerveau est adaptative. Elle nous permet de frayer face aux différentes situations de la vie.

Une découverte récente montre que le coeur n'obéit pas seulement aux ordres du cerveau, il l'influence également : en accélérant ou décélérant, il active ou apaise les centres cérébraux émotionnels.

"De nombreux rythmes biologiques sont automatiques. Le métabolisme de l'énergie, de la température, de l'élimination ainsi que notre réaction aux agressions sont sous commande du système nerveux autonome. Or la respiration est la seule partie de ce système à être accessible à notre volonté. C'est notre seule entrée mais elle est terriblement efficace : en modifiant la respiration nous entraînons d'autres systèmes à sa suite, à commencer par….le coeur."
( Dr David O'hare ).

Alors que le rythme cardiaque varie ordinairement de manière chaotique, lorsque nous égalisons inspiration et expiration, le coeur se met à suivre : ses accélérations et décélérations s'harmonisent ! C'est ce qu'on appelle la cohérence cardiaque.

Or du fait de l'influence du coeur sur le cerveau, cette cohérence cardiaque induit une régulation émotionnelle que l'on pourrait comparer à la relaxation…à quelques détails près qui font une énorme différence. En effet, parmi les diverses formes de cohérence cardiaque, il a été identifié une fréquence particulière appelée résonance cardiaque dont les effets sont particulièrement profonds.


La fréquence six



Alors que l'état de relaxation se limite au temps de l'exercice, l'état physiologique induit par la résonance cardiaque se prolonge.

La fréquence respiratoire qui la provoque de manière quasi universelle correspond à six respirations par minute, d'où le terme respiration en fréquence six.

A la suite d'un nombre impressionnant d'études, il a été constaté que, pour une majorité d'êtres humains, le fait de se tenir droit et de se concentrer sur sa respiration en inspirant profondément pendant cinq secondes et en expirant pendant la même durée, non seulement induisait le même cycle d'accélérations-décélérations au niveau du coeur, mais entraînait à sa suite d'importantes modifications physiologiques, favorables à la santé physique et émotionnelle, et ce pendant une durée de trois à six heures.

Résumé : inspir, 5 secondes, expir, 5 secondes.

La fréquence six peut cependant rencontrer des échecs avec certaines personnes. Il a été constaté par des praticiens qu'inspirer une seconde de plus, soit six secondes, et expirer toujours pendant cinq secondes amenait un plus grand nombre de personnes à la résonance cardiaque.
Les personnes qui répondent à la fréquence six entre aussi en résonance avec ce rythme.

Cette nouvelle respiration est donc intéressante à proposer en cohérence cardiaque.

La liste des effets bénéfiques de la résonance cardiaque est longue !
De la méditation à la gestion du stress en passant par le traitement de la douleur, des maladies chroniques comme l'asthme et des addictions alimentaires ou autres ; de l'entraînement sportif à l'accompagnement des femmes enceinte en passant par la préparation aux examens, les protocoles sont infinis et les résultats impressionnants chez ceux qui la pratiquent régulièrement.
A tel point que diverses organisations se sont emparées de cet outil. En France, le CHRU de Lille forme des praticiens en gestion du stress par la cohérence cardiaque. L'armée de l'air l'a également adoptée dans le cadre de l'entraînement des pilotes de chasse suivie par l'aviation civile qui a vu là un moyen efficace de faire baisser la pression des contrôleurs aériens. des brigades de CRS et de pompiers l'utilisent également.

Pour beaucoup, la résonance cardiaque est devenue une pratique simple de régulation émotionnelle aux effets variés : les bénéfices en sont amplifiés quand celle-ci est couplée à l'activation intentionnelle d'une émotion positive comme la gratitude, l'amour, la confiance, etc.
Envoyer des sentiments de gratitude et de reconnaissance dans tout l'organisme en même temps que l'on porte son attention sur sa respiration et son coeur, active de nombreux mécanismes de régulation des émotions, et par conséquent, de guérison.

A l'inverse, la visualisation d'une situation stressante lorsqu'on se trouve en état de résonance cardiaque induit une relativisation de l'événement, non pas par la pensée mais directement par les centres cérébraux émotionnels.

C'est ainsi qu'après quelques semaines de pratique, une personne prend enfin la décision d'entreprendre une formation après des années d'hésitation, une autre met fin à un trac ou une phobie, une autre cesse d'être emportée par ses colères ou une autre se sent moins frileuse et baisse le chauffage !

Une grande partie des pratiquants constate également en quelques jours un recul de leurs comportements additifs. Beaucoup déclarent se sentir tout simplement de meilleure humeur ou plus heureux, dotés d'une meilleure capacité de décision, voire d'intuitions.
Mais les effets les plus inattendus concernent l'entourage ! " Une femme commence l'entraînement à la cohérence cardiaque et veut inciter son mari à faire de même. Comment le convaincre de venir demande-t-elle ? Pratiquez régulièrement vous-même….Quelques jours plus tard, en consultation : Mon mari est moins stressé et dort mieux ! Surtout si je pratique assise dans notre lit." ( Dr David O'hare ).

L'explication de ces effets multiples nous vient des neurosciences. L'état de résonance cardiaque est contagieux de par l'activité électromagnétique du coeur. Lorsqu'une femme enceinte pratique, son foetus entre en résonance cardiaque. C'est ainsi que l'on peut pratiquer aussi….pour les autres !

Des effets physiques également



la pratique régulière de la cohérence cardiaque a de nombreux effets favorables pour l'organisme, effets authentifiés par plus de 1300 études scientifiques.

Les plus souvent cités sont :

-Réduction du stress

-Meilleure clarté mentale

-Capacité accrue de prise de décision

-Amélioration de l'équilibre émotionnel et du sommeil

-Réduction du diabète

-Réduction du cholestérol

-Réduction de l'hypertension

-Amélioration et renforcement de l'immunité

-Régulation hormonale : - baisse du cortisol ( hormone du stress)
                                             - augmentation de l'ocytocine ( hormone de l'amour )
                                             - augmentation de la DHEA ( hormone anti-vieillissement )
                                             - etc…
- Régulation du poids

-Augmentation de la variabilité cardiaque, marqueur de santé globale corrélé à l'espérance de vie.


Comment pratiquer la résonance cardiaque ?


Technique de base

Pour bénéficier des effets de la résonance cardiaque à long terme :

S'accorder de 3 à 5 minutes de respiration rythmée en fréquence 6 - inspirer pendant 6 secondes, expirer pendant 5 secondes - 3 fois par jour :


-le matin au lever,

-environ 4 heures plus tard,

-dans l'après-midi ou au coucher ( cependant les effets bénéfiques auront alors lieu pendant le sommeil ).

Pratiquer au calme, le dos droit et vertical en se concentrant sur le souffle.


Les limites


La résonance cardiaque, pour être efficace, doit être pratiquée à vie, tout comme le brossage des dents !
Avec l'expérience, elle peut être mise en pratique à n'importe quel moment paisible de la journée ( pause café, file d'attente, etc…) ou être couplée à d'autres activités ( méditation, Qi-gong, Taï Qi Chuan, yoga, assouplissement, visualisations…) dont elle renforce les effets.



Article de base paru dans la revue biocontact n° 240 rédigé par Emmanuel Duquoc, modifié par mes soins pour une meilleure compréhension du sujet traité.


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